"Je ne pourrais jamais travailler avec un objet neuf. Il ne me dit rien, avance-t-il. Alors que devant le morceau de bois avec des clous que je ramasse, je me demande à quoi il a pu servir. Quelle a été son existence? Ce sont des questions sans réponses. Alors, je leur trouve des réponses".

      Certains le qualifieront de bricoleur, il est surtout doté d'un certain génie. Et d'une grande soif de connaissances. S'il n'a commencé à exposer ses majestueux bricolages que dans les années 90, c'est qu'il a pratiqué bien d'autres arts auparavant. À Bruxelles et à Paris, surtout, dans les années 70, où l'étudiant multidisciplinaire (il a étudié la biologie, le droit, la philo, les mathématiques) s'est fait homme de théâtre et chanteur. "Serge Lama a chanté en première partie d'un de mes spectacles", assure-t-il.

      Celui qui est aussi vidéaste et producteur de films (dont certains ont déjà été présentés au FIFA) n'est pas prêt à arrêter. Des projets plein la tête, l'artiste espère retourner à l'université, comme chargé de cours, pour enseigner, dès l'automne prochain, l'art de l'inutile et la pataphysique, cette "science des solutions imaginaires" jadis défendue par Alfred Jarry et autres Boris Vian.

      En attendant de suivre ses cours, les intéressés peuvent apprendre beaucoup en observant et en activant ses faux joujous. Outre la Station C et le Centre des Sciences, qui possède aussi deux œuvres fort cyniques, le Centre de Design de l'UQAM présente un "Projet audacieux d'aménagement du Quartier latin…" L'orga-nisme Arcajeux inclura cet artiste scientifique et utopiste dans une expo au centre Pierre Charbonneau mêlant art et loisir

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LES SOLUTIONS IMAGINAIRES de Florent Veilleux, Station C, 1450 rue Sainte-Catherine Est.